L'oeuvre graphique

L’importance de l’œuvre graphique, 1200 œuvres répertoriées à ce jour, le catalogue raisonné étant en cours, dessins, gouaches et aquarelles, rend compte de l’attachement du sculpteur à ce mode d’expression. « Dessine, confiait-il à son épouse Valentine. Il n’y a que le dessin pour remettre d’aplomb. On ne peut se laisser à l’ennui ou à la tristesse si on dessine. »

Dans ses débuts, Zadkine vit plus facilement de la vente de ses dessins à la mine de plomb, exécutés sur le vif, que de celle de ses sculptures. Engagé pendant la Grande Guerre, affecté dans l’Ambulance russe puis blessé, il réalise un ensemble remarquable d’une quarantaine d’œuvres sur papier, dessins et aquarelles, décrivant casernes, blessés et hôpitaux.

Dans les années 20, il produit un grand nombre de gouaches : à son retour du Quercy, ce sont des scènes champêtres et villageoises, suivent ensuite des figures de nus, des visages, fortement architecturés par la couleur. Vers 1928, l’Antiquité lui inspire des scènes mythologiques également animées par la couleur. Dans les années 50, apparaît une production abondante de dessins à l’encre, de groupes de figures, très proches des sculptures de cette époque. Les années 60 verront la naissance de gouaches abstraites et de dessins où la figure humaine est enserrée dans un réseau de lignes.