Première rétrospective à Bruxelles en 1933

Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, janvier 1933

Cette première rétrospective dans un musée donne toute la mesure du travail de Zadkine sur deux décennies ; c’est une exposition de grande envergure puisque 254 œuvres sont réunies : 139 sculptures, 115 gouaches, aquarelles et dessins. Sont présentés 41 bois aux essences variées (chêne, orme, acacia, hêtre, buis, poirier, noyer, ébène, cerisier…), 33 pierres et 36  bronzes, 22 terres et plâtres. L’évolution de son art y est retracée depuis la Tête Héroïque en granit (1909), la Femme à l’éventail en pierre (1923), le Sculpteur et son assemblage de matériaux (1929), un monumental Sculpteur en bois, (aujourd’hui disparu), l’Orphée en orme (1930), jusqu’aux reliefs en plâtre doré réalisés pour le cinéma Métropole, à Bruxelles (1932).

Un catalogue de 36 pages, comprenant 12 reproductions est édité avec une préface d’André de Ridder : « Fervent de la taille directe, il [Zadkine] a toujours su tirer du bois et de la pierre le maximum de ressources (…) Pas de sculpteur qui aime davantage et connaisse mieux la nature profonde du bois, du granit et du marbre. C’est en suivant leurs contours, en tirant profit de leurs veines, de leurs granulations, de leurs failles, que Zadkine a fait surgir de ces matériaux ses corps de femmes et d’adolescents, ses animaux fantastiques, arbres – hommes, pierres - poissons, chargés de sortilèges. Si novateur, si personnel, Zadkine est un de nos vrais, de nos rares « classiques » d’aujourd’hui. » L’exposition remporte un vif succès, une partie des œuvres sera présentée le mois suivant à Anvers, au Cercle royal artistique.