La Brummer Gallery, New-York en 1937

Hongrois, arrivé à Paris au début du XXème siècle, Joseph Brummer (1883-1947) abandonna sa carrière de sculpteur pour le commerce d’art. Il ouvrit une galerie boulevard Raspail, spécialisée dans l’art africain et océanien et fit également connaître Le Douanier Rousseau. En 1914, il émigra en Amérique et ouvrit une galerie à New York. Grand marchand d’art, il fournit des œuvres aux plus grands collectionneurs américains Henry Walters, William Randolph Hearst, Bradley Martin. A sa mort, une grande partie de sa collection fut achetée par le Metropolitan Museum of Art. Dès les années trente, il décide de montrer la sculpture européenne : Brancusi, Duchamp-Villon, Matisse, Gargallo, Lipchitz. En 1937, du 25 janvier au 20 mars, il organise une exposition consacrée à Zadkine.

Zadkine se rend pour la première fois à New York pour assister à l’inauguration de son exposition. « J’étais invité au voyage. Durant deux semaines, je pus donc me rendre compte de ce qu’était l’Américain amateur d’art moderne de 1930 […] cet amateur américain était quelqu’un qui avait voyagé et visité les musées européens. […] Mon exposition m’ouvrit des maisons américaines où l’on recevait les artistes modernes […] L’hospitalité était sans bornes ». L’exposition présentait 33 sculptures (8 plâtres, 4 bois, 6 pierres, 12 bronzes, 3 terres-cuites) et reçut un très bon accueil de la critique. Un catalogue comprenant la liste des œuvres et des textes de André de Ridder et Allan Ross Macdougall fut édité.

Parmi les plâtres exposés, à signaler deux plâtres monumentaux, Zadkine en donne l’explication : « quand les sculptures étaient trop grandes, il [Joseph Brummer] les faisait mouler en plâtre et les transportait par parties »

  • celui de l’Homo sapiens (205 x 135 x 95 cm) qui fut acheté par le collectionneur Bernard Davis. Celui-ci en fit ensuite don au musée de Philadelphie. L’original en bois d’orme fut acquis en 1947 par le Musée national d’art moderne.
  • celui de l’Orphée (295 x 100 x 76 cm) qui fut sans doute l’exemplaire donné en 1953 par Zadkine au musée national d’art moderne. L’original en bois d’orme avait été acquis en 1936 par le musée du Petit Palais, puis transféré au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, à sa création.


Parmi les bois :

  • l’Odalisque en bois polychromé (qui appartient depuis 1953 aux collections du musée Réattu, Arles)
  • Niobé figure déjà sur le catalogue comme appartenant à la collection de Bernard Davis. Celui-ci en fit don en 1945 au Philadelphia Museum of Art.
  • Hommage à Bach, (ancienne collection de Willem Sandberg qui l’avait reçu en don de Zadkine, Stedelijk Museum, Amsterdam)