Ossip Zadkine : de la Russie à Montparnasse

Ossip Zadkine, né en 1888 dans l’actuelle Biélorussie, arrive à Paris à l’automne 1910, à l’âge de 22 ans. Après un bref passage à l’École des Beaux-Arts, Zadkine délaisse l’enseignement académique pour l’effervescence artistique de Montparnasse, quartier qui devient alors « le nombril du monde » pour les jeunes artistes d’avant-garde. Ami de Modigliani, Blaise Cendrars et Max Jacob, Zadkine se fait connaître grâce à son extraordinaire maîtrise de la matière : ses grands bois sculptés, taillés directement dans le bloc, retiennent très vite l’attention. Après la Première Guerre mondiale, dont Zadkine revient blessé et diminué, commence pour l’artiste le début de la reconnaissance, avec ses premières expositions personnelles, en France, en Angleterre et en Belgique.

Dans l’ancien atelier du sculpteur, reconnaissable à sa grande verrière, est présentée une sélection d’œuvres réalisées dans les années 1910-1930. Elles montrent l’évolution de la sculpture de Zadkine, depuis la Tête héroïque, l’une plus anciennes aujourd’hui connues, jusqu’à la magnifique Tête d’éphèbe en granit, acquise en 2023 par le musée. Fasciné par la figure humaine, Zadkine multiplie les variations sur ce motif, qu’il simplifie jusqu’à l’épure, ne retenant que les traits essentiels pour faire jaillir l’émotion. Les grands bois rassemblés au centre de l’atelier illustrent la virtuosité technique de Zadkine, maître de la taille directe et passionné par le travail du bois. Deux dessins, Le Couple et Caserne, rappellent que Zadkine était également un fin dessinateur : pendant la Première Guerre mondiale notamment, il réalisa de bouleversants dessins qui gardent la trace de ses souvenirs de guerre. 

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