Création / Destruction

Du 21 novembre 2008 au 1er mars 2009

Zadkine conserva toute sa vie le souvenir des forêts de son enfance passée sur les bords du Dniepr. C’est de ce lien avec cette matière dont le contact lui fut essentiel, que naquit la Cariatide retrouvée en 2005 ; trente neuvième d’un ensemble de cent trente et un bois sculptés dont le dernier, inachevé, qui demeurait inédit, est présenté, pour la première fois.

En novembre 2005, six fragments d’une oeuvre de Zadkine que l’on pensait détruite, intitulée Cariatide, datant des années vingt, ont été retrouvés dans les combles de ce qui fut « sa folie d’Assas » et est aujourd’hui son musée. Création / Destruction est l’histoire de ce bois qui représentait à l’origine, deux figures de femmes de près de deux mètres de haut, se tenant dos à dos, une évocation en trois actes du sort de cette oeuvre qui, à l’insu de tous, fut pendant plus d’un demi-siècle, condamnée à l’oubli ; le récit du destin singulier de cette sculpture aujourd’hui réduite à l’état de trace qui dit ce que les autres taisent, parle du temps à l’oeuvre et de l’irréversible, au coeur d’un lieu au seuil duquel le temps devrait pourtant s’arrêter ; une parabole sur le regard porté ; l’histoire d’une oeuvre qui, d’être regardée, aura le temps d’une exposition, retrouvée une forme d’existence.

Au commencement de cette histoire singulière, il y a l’attachement de Zadkine pour le bois, en tant que territoire, tout autant que matière. Un ensemble d’arbres devenus torses formant futaie, associé à une oeuvre de sève, chlorophylle, bois et coton, de Giuseppe Penone, Il verde del bosco con ramo, prêt du Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou, évoque, dans le premier acte de l’exposition, ce lieu cardinal de son imaginaire.

Pour rendre compte de ce que fut la Cariatide au temps de sa création, second acte de l’exposition, deux bois à la thématique et aux qualités formelles approchantes sont présentés, l’un provenant de la Tate Gallery de Londres, l’autre des collections du musée Zadkine. Documents d’archives, dessins et photographies complètent cette évocation de l’état à jamais disparu des deux figures dos à dos, de près de deux mètres de haut, dont cette oeuvre était à l’origine la représentation.

Le troisième temps de l’exposition s’ordonne autour des vestiges de la Cariatide dont certains ont été ré-assemblés pour l’occasion. Un bois portant les stigmates d’un sort voisin, représentant des Vendanges, est associé à ces fragments aux allures de memento mori, fruit d’une lente dislocation
que Zadkine lui-même laissa s’accomplir en livrant son oeuvre aux intempéries et que documente une série de photographies anciennes. Deux vanités, l’une du peintre du XVIIe siècle, Simon Renard de Saint-André, prêt du musée des Beaux-Arts de Marseille, l’autre de la jeune vidéaste anglaise Sam Taylor-Wood, Still Life, prêt du Musée d’art moderne Astrup Fearnley d’Oslo, complètent ce tableau, ayant valeur de paradigme, d’un temps montré à l’oeuvre.
Une photographie de la jeune finlandaise Sanna Kannistö, intitulée Monkey Bones, transposant sur un mode décalé au coeur de la forêt primaire le thème de la vanité, une branche d’arbre élevée par Zadkine au rang d’oeuvre à part entière, des photographies le montrant, le temps d’une pose, faisant d’une souche un masque extraordinaire, forment l’épilogue de ces trois actes. Un épilogue qui raconte la capacité de l’artiste à se jouer des atteintes du temps et, dans un ultime pied de nez, à l’image de la nature elle-même, de faire oeuvre sur ruines et de reprendre la main.

Espace presse
Tarifs :

Tarif plein : 4€
Demi-tarif : 2€
Tarif réduit : 3€

Informations :

Adresse :
100 bis, rue d'Assas
75006 Paris

Téléphone :
+33 (0)1 55 42 77 20

Horaires d'ouverture : 
Du mardi au dimanche de 10h à 18h, fermé le lundi et jours fériés.

Accès :
Métro : Vavin (ligne 4) et Notre-Dame des Champs (ligne 12)
RER B station Port Royal
Bus : 38, 58, 68, 82, 83, 91
Vélib ' : 90 rue d'Assas, 13 rue Michelet
Autolib' : 15 rue Joseph Bara, 6 rue Michelet

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