Un lieu témoin de l'âge d'or de Montparnasse

Au début du XXè siècle, les artistes quittent Montmartre pour Montparnasse, où ils trouvent des ateliers à moindre coût : Modigliani, Soutine, Foujita, Chagall, Kisling, Léger, Lipchitz, Picasso et bien d’autres encore viennent s’établir dans le quartier, donnant naissance à la fameuse Ecole de Paris dont Zadkine est l’un des représentants.

« Zadkine est une des apparitions curieuses de Montparnasse, né à Smolensk [sic] en Russie et vivant à Paris depuis 15 ans, il a su assimiler à son physique ce caractère international et toujours en mouvement qui imprègne les habitants du quartier artistique de Paris. Guillaume Apollinaire, le poète de l’imprévu et du pittoresque, disait que Montparnasse était le nombril du monde. Apollinaire exagérait peut-être, mais pour ceux qui y habitent, Montparnasse est certainement la capitale de Paris. »  écrivait Tristan Tzara.

Effervescence artistique, cosmopolitisme, et vie nocturne caractérisent l’âge d’or de Montparnasse. Artistes, collectionneurs et marchands se retrouvent dans les nombreux cafés du quartier.

« Mes visites à la Rotonde étaient quotidiennes » rapporte Zadkine, il s’y était lié d’amitié avec Modigliani, avec qui il a partagé « le temps des vaches maigres » [en 1918], « on s’asseyait aux terrasses des bistrots, Modi faisait des portraits de voisins de table qu’on leur donnait pour avoir un franc » ; au café du Dôme, il rencontre Picasso qui l’invite chez lui à voir ses peintures, Survage qui lui montre ses Villes, Delaunay, Brancusi ; à la Closerie des Lilas, lieu de réunion des poètes et écrivains, il y fait connaissance d’Apollinaire et de la baronne d’Oettingen qu’accompagnait son frère, le peintre Serge Férat, d’Henry Miller ; après guerre, c’est au Select que Zadkine se réunira avec ses amis.