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Première exposition personnelle, rue Rousselet
Zadkine organise sa première exposition personnelle dans son atelier de la rue Rousselet, du 16 mai au 2 juin 1920. Il réussit à présenter 49 sculptures, offrant ainsi un panorama de son activité artistique des dix dernières années. L’usage de la taille directe caractérise ces œuvres : 20 bois, 14 pierres, 11 marbres, seulement 4 œuvres sont issues du modelage. Ce sont essentiellement des têtes, des maternités, des figures féminines, des musiciennes. Deux sculptures, Job et Léda, s’inspirent de la mythologie. Sont exposés également 30 aquarelles et 30 dessins, ayant pour thème des intérieurs, des compositions et des paysages.
Un petit catalogue est édité, comportant la liste des œuvres, 4 illustrations en noir et blanc : Vénus, Tête, La Sainte Famille, Vendange, et une préface de l’historien d’art Georges Duthuit : « Parmi les bons artisans de l’heure il faut compter Zadkine. Chaque jour mieux dégagé d’une stylisation qu’il trouvait trop hâtive et d’une poétique noble, mais qu’il tient encore pour étrangère à son art, il veut donner aujourd’hui, en leur nue simplicité, la mesure de son énergie et de sa sensibilité. »
Bien que les visiteurs de l’exposition furent rares, André Salmon lui consacra un article élogieux dans la revue L’Europe nouvelle, 13 juin 1920, « Zadkine est une des plus fortes, des plus vives, des plus sensationnelles (au sens absolu du mot) expressions de cet Art européen que nous voyons s’épanouir depuis une dizaine d’années et plus, à Paris […] Les grandes figures qu’il expose sont des fleurs de l’esprit épanouies sur un plan d’un belle solidité terrestre […] Je ne veux aujourd’hui qu’engager les amateurs, trop privés d’une part éminente de la plastique de courir à l’atelier de ce jeune homme émerveillé, soutenu par une conscience d’artisan primitif. »