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A l’intérieur des bâtiments, le premier objectif était de redonner aux espaces existants leurs volumes d’origine afin de rendre perceptible - par-delà la fonction de salle d’exposition qui leur est commune aujourd’hui - la nature domestique des uns, d’atelier et de lieu de travail des autres et de révéler ainsi le charme et la richesse de leur juxtaposition. La coexistence de ces deux types d’espaces et de leur bâti fait en effet la singularité architecturale du musée.
La totalité des doublages qui se dressaient à l’avant des murs et réduisaient la superficie des espaces a été déposée. Les aménagements en béton, réalisés au tout début des années 90, qui figeaient la présentation des oeuvres, ont été démolis. Les hauteurs sous plafond ont été - autant qu’il était possible - rétablies. L’ensemble des dégagements qui, au fil du temps, avaient été condamnés, a été restitué et redonne désormais aux espaces tout leur rythme. Grâce aux travaux conduits pendant près de six mois, la superficie des espaces a été accrue de près de 10 %.
Le second objectif du chantier de rénovation intérieure était de remettre à jour les éléments de caractère encore présents à l’intérieur des bâtiments. Ces éléments sont désormais autant de signes fonctionnant pour le visiteur comme de discrètes allusions à l’histoire passée du lieu, et l’occasion qui lui est offerte en parcourant les salles du musée de s’en souvenir un instant. La vis de l’escalier conduisant à l’étage a été restaurée. Un garde-corps taillé dans le plâtre que termine une main-courante tracée selon les techniques ancestrales des stucateurs lui répond. Le déploiement en hélice de l’une autour de son axe taillé dans un tronc de chêne, le tracé à main levée de l’autre se faisant écho.
Les parquets ont été rabotés et laissés bruts afin qu’ils conservent leur couleur naturelle, blonde pour ceux en pin, rouge pour ceux en pin de l’Oregon. Dans l’intention de suggérer la présence de l’espace à ciel ouvert qui existait entre la maison et le grand atelier dans lequel Zadkine installa ses sculptures à son arrivée, un dispositif en miroir faisant entrer le jardin à l’intérieur du passage couvert qui fut construit dans les années cinquante pour relier ces deux bâtiments - dont les murs furent alors pour partie abattus - a été mis en place. Le mode ne pouvait être celui de la restitution. Celui de l’allusion rendait possible de redonner du sens à une distribution et un enchaînement des espaces devenus confus.