Accordéoniste

  • OSSIP ZADKINE
    Accordéoniste 

  • 48 x 16,5 x 17 cm
  • [1922 - 1926]
  • Bronze, épreuve 2/5, Susse fondeur, Paris
  • Inv. MZS 072

Attiré dès son plus jeune âge par la musique source d’inspiration pour son Oeuvre, le thème du musicien revient très régulièrement dans son œuvre tant sculpté que graphique. « Dans mes compositions, il m’arrive souvent d’introduire des instruments de musique. Leur tonalité, leur bruissement m’attirent par des forces obscures. J’éprouve un besoin psychique de les posséder. La musicalité qu’ils exhalent et leur forme originale s’harmonisent avec le corps humain que je considère comme un instrument ».

Il jouait lui-même de l’accordéon. André Kertész, photographe d’origine hongroise, l’a photographié dans son atelier jouant de cet instrument. En 1918, Zadkine fait la connaissance de Stravinsky et du Groupe des Six (Milhaud, Auric, Poulenc, Taillefer, Duret, Honegger). A propos de leur musique, il écrit : « Leurs compositions musicales s’adaptaient parfaitement à ma sculpture : atmosphère équivalente, parallélisme de nos intentions et de nos recherches du nouveau dans l’esprit des formes et des sons ». La technique du modelage qui a présidé à l’élaboration de cette sculpture, diffère de la taille directe dont Zadkine était adepte. C’est l’époque où Zadkine renoue avec la plaisir de travailler la terre qu’il avait éprouvé enfant en Russie. « Je commençais à chercher dans la glaise des formes autres. A cette époque, je laissai de côté les formes « primitives » que j’avais infligées jusqu’à ce moment à la pierre et au bois ».

Cette oeuvre montre une orientation clairement cubiste. Zadkine a  reconnu l’influence qu’eut sur lui la peinture de Picasso et de Braque. Dans ce contexte, l’accordéon est plus qu’un simple accessoire, il est un élément plastique au service d’une esthétique : par son jeu de lignes, il vient rythmer la composition. Les arêtes vives des différents plans accentuent l’effet de géométrisation. Des formes convexes apparaissent pour la première fois dans cette sculpture, qui deviendront l’une des caractéristiques formelles du jeu d’alternance entre formes concaves et convexes qu’il perpétuera dans son travail. Cet Accordéoniste est l’une des toutes premières œuvres de Zadkine à avoir été fondue en bronze.