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1910-1915 : Paris où « l’on devient véritablement artiste »
En décembre 1910, Zadkine s’inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts. Au bout de six mois, il déserte. La découverte de la sculpture égyptienne au Louvre, le choc d’une tête romane le persuadent de « chercher la vie dans la simplification ou l’accentuation » des formes. Comme d’autres sculpteurs de sa génération – Amadeo Modigliani, Alexander Archipenko, Henri Gaudier-Brzeska –, Zadkine remonte aux sources vives de l’archaïsme. La seule nécessité ? « Se mettre au service du bois » ou de la pierre sans revêtir « l’uniforme académique ». Un manifeste pour la technique de la taille directe que Zadkine pratique dès 1911, replié dans le « quartier de Brie » de son atelier de la Ruche.
En 1912, il s’installe au 114 rue de Vaugirard, plus près du carrefour Vavin et du café de La Rotonde, champ magnétique de l’art moderne. Il croise Matisse, Picasso, approche Apollinaire, partage avec Modigliani « le temps des vaches maigres ». Le Salon d’automne de 1913 lui vaut son premier collectionneur, Paul Rodocanachi qui acquiert plusieurs œuvres dont Samson et Dalila, La Sainte Famille et lui procure un nouvel atelier plus vaste et ensoleillé au 35 rue Rousselet.